retour suite
Les fulmars se font plus rares,
nous sommes sans doute dans des latitudes trop Sud pour eux. Enfin nous
arrivons à Stornoway. Nous larguons Bonnie dans la baie, son moteur semble
tourner correctement. L’expérience nous montrera, qu’en une demi-heure de temps,
il s’est remis à chauffer exagérément. Il faut vraiment faire quelque chose.
Et puis se sont les
retrouvailles, d’abord Ian, normal il habite sur le port. Uisdean, lui, est en
Norvège à pêcher. Nous sommes tous invités à une soirée avec des amis artistes
de Ian, Michel et Guy s’y empressent, Edith et moi restons à bord, car nous
n’avons pas tout compris qui invite qui et pourquoi. Enfin, il paraît que nous
avons perdu quelque chose.
Un jour, Ian nous demande si nous
avons quelque chose à faire en fin d’après midi. Bien sûr que non. Alors venez
avec nous, nous faisons un petit tour avec des amis, sur un ancien bateau de
pêche à la voile. Comment puis-je le décrire ? Une barque longue, environ
10 mètres et large de 3 mètres, un mât, une seule voile, carrée, de la même
couleur marron orange que nos bisquine, gréement aurique. Il nous a appris à
monter cette voile, à virer de bord, pas simple la manœuvre, il vaut mieux
qu’il n’y ait pas trop de vent, car il faut faire passer la bôme d’un côté à
l’autre du mât !!! Enfin ce fût vraiment super sympa.
Uisdean est de retour, il
s’empresse de venir nous voir, ça fait chaud au cœur. Nous attendons une météo
favorable pour continuer la descente, elle met bien du temps à se présenter, et
chaque jour que nous passons dans ce pays, Uisdean consacre le plus de temps
qu’il peut à nous voir, parler, transmettre, faire aimer son île, car il l’aime
vraiment. Plusieurs fois il emmène Michel à la pêche. Un jour ils ont été
taquiner le saumon. Il y en avait partout, enfin paraît-il, ils sautaient à
gauche, à droite, devant, mais pas un ne mordait à leur ligne. Les deux
pêcheurs, aussi humbles sont-ils, étaient couverts de midges. Qu’est-ce que
c’est que ces bêtes là ? Une spécialité de l’Ecosse. Des petits
moucherons, dix fois plus petits que les moucherons de chez nous, mais des
milliards, et ça pique, pas comme les moustiques, mais disons que ça dérange,
ça énerve plus qu’autre chose. Les pays de Nord sont connus pour l’agressivité
et le nombre de leurs moustiques. Nous n’en n’avons pas rencontré jusqu’à
maintenant. Là ce fût notre premier contact. Les pays du Nord sont aussi connus
pour leurs météos désagréables, pluie, vent, froid, même en été. Nous avons
presque toujours eu du beau temps avec des températures agréables. Juste
maintenant quand nous voulons rentrer, nous subissons pluie et manque de
chaleur. Nous faisons un peu plus connaissance de Angus, skipper professionnel
d’Elinca, un superbe sloop de 22 mètres, à côté duquel nous sommes amarrés. Pas
fier du tout ce garçon. C’est quand même drôle, mais il est copain avec ceux
qu’on connaît ici : Uisdean, Ian …. Un jour Michel le voit sur le quai,
ils discutent ensemble cinq minutes et Angus lui dit : « je vais
faire un petit tour de quelques heures avec un petit groupe, si tu n’as rien à
faire tu viens avec nous. » Et Michel est parti avec eux. Tiens d’ailleurs
si quelqu’un est intéressé par une croisière sympa, à la demande, je donne les
coordonnées d’Angus :
Email = skipper@beyondthebluehorizon.co.uk
Site = www.beyondthebluehorizon.co.uk
Alors si ça vous chante, le mec
est super sympa, très compétent, le bateau est superbe et confortable. Le
prix ? Je ne sais pas. Prenez contact. Il nous a dit aller aux Canaries
l’année prochaine. Donc déjà, il ne se cantonne pas aux eaux du Nord. Il fera
escale, c’est obligatoire, en France et alors ce seront encore des
retrouvailles.
Quelques heures avant le départ
Uisdean évidemment vient nous voir, Tous assis sur le bord du quai à
philisopher et à raconter des anecdotes encore non racontées, tout le monde est
là. Uisdean s’absente un instant pour revenir avec un bouquet d’hortensias
superbes cueillis dans son jardin et l’offre à Edith. Ca fait chaud ça.
Aujourd’hui mardi 2 septembre,
enfin une météo favorable. Afin de jouer avec les courants, nous partons à dix
heures le soir. Nous sommes encore dans la rade en train de ranger amarres et
parre-battages et nous entendons notre VHF qui
crépite : « Delphinéa, Delphinéa de Bonnie. » Ah oui j’ai
oublié de dire que Michel et Guy, mais surtout Guy, ont passé un certain temps
à réparer leur moteur. Le problème était que le circuit de refroidissement
était bouché !!!! Donc j’en étais à « Delphinéa, Delphinéa de
Bonnie j’ai un pb de localisation avec mon GPS, passe devant pour me faire
la route ». Le temps passe, environ une heure, et Michel me rappelle, son
GPS est déclaré complètement en rade. Hors de question de partir pour plus de
150 miles sans GPS. Alors demi tour, retour à Stornoway. Une fois arrivés on
regarde. Diagnostic immédiat du grand spécialiste : pb d’antenne. On
démonte la prise, on regarde, on remonte, ça marche. Probablement un mauvais
contact ou une oxydation. Oui mais maintenant trop tard pour repartir de suite,
car les courants seront contraires et forts. Donc prochain départ demain dix
heures.
Ah oui j’oubliais, quelques jours
avant notre départ, Ian nous dit être
intéressé par faire le voyage de retour avec nous. Aucun pb bien sûr. Et il
embarque à bord de Bonnie. Pas logique bien évidemment, mais le courrant passe
tellement bien avec Guy, qu’il serait stupide de les séparer. Avant d’embarquer
ce matin, Ian offre à Edith un pain qu’il a fait lui-même et une tablette de
chocolat. Ca aussi ça fait chaud. Donc Ian fait maintenant aussi partie du
voyage. Il est sept heures le soir et nous doublons l’île de Skye, superbe, des
falaises de 50 mètres éclairées par un soleil couchant, la renverse du courant
est là, nous avons réussi à descendre le chenal, the Minch qu’ils l’appellent
ça, entre Lewis et Skye en une marée, avec le courant favorable. Ouf !!
C’était juste, mais c’est passé. Dès que la pointe de Skye sera passée, nous
dînerons. Des pâtes à la carbonara. Ceci veut dire, que, ce soir, c’est moi qui
fais la cuisine.
Nous avançons bien et arrivons en
vue de Islay. On se souvient bien c’est là où habitent les Tamalous. Nous
sommes un peu en avance sur notre plan de route et il serait possible de passer
la première pointe de Islay avec le courant favorable, mais pas la deuxième.
Michel prend la décision de tenter le passage en accélérant un peu l’allure,
nous pas. Depuis que son moteur fonctionne, Michel est intenable. Donc nous
nous séparons et nous prévoyons nous retrouver à Port Ellen. Et nous, nous
réduisons l’allure, petit génois seul, et allons faire un tour au Nord de Islay
avec un fil de pêche à la traîne. Entre deux et trois nœuds, parfois même
moins, nous pêchons en nous laissant caresser par les chauds rayons du soleil.
Résultat : 18 maquereaux, petits, certes, mais 18 quand même. Au soleil
couchant, je remonte la ligne pour récolter les derniers maquereaux, la ligne
est coupée, tous les hameçons avec leurs fanfreluches sont partis. Ian, nous
dira plus tard qu’il arrive parfois qu’un phoque, voyant les maquereaux pris à
la traîne, puisse se ruer dessus. En tout cas c’est une explication. A un
moment donné, en surveillant nos lignes de traîne, un choc sur le bateau, nous
sommes entrés en collision avec le casier d’un pêcheur. Panique à bord, parce
que le casier s’est mis à nous suivre. Merde, probablement pris dans la quille,
ce serait un moindre mal, ou dans l’hélice, ce qui serait grave. Nous
commençons par remonter les lignes pour ne pas être gênés pendant la manœuvre
qui s’avère forcément délicate. Mais le casier à fini par ce détacher tout
seul. Ouf, c’est beaucoup mieux comme ça.
Le soleil décline, nous dînons
avec quatre de nos maquereaux que nous invitons à notre table, mais dans
l’assiette, succulent. Nous approchons de la zone de courant, la renverse
commence à se faire sentir, nous nous y engageons, nous avons bien fait. La
première pointe est passée, nous attaquons la deuxième. Un peu inquiet, il fait
nuit, Edith fatiguée dort, je scrute la mer pour tenter d’apercevoir de
traîtres remous, c’est souvent par ici. Je ne vois rien, mais le speedo indique
sept nœuds, puis huit, une pointe à neuf. Après cette pointe nous devons virer
pour remonter le long de la côte, dur, dur. Delphinéa emportée par le courant,
ne veut pas virer. Finalement, en donnant plus de barre, nous arrivons à
prendre le bon cap.
Arrivés à onze heures le soir,
sans stress, en ayant passé une bonne après-midi de pêche, c’est bien. L’entrée
de la baie puis du port en pleine nuit est un peu délicate, car mal,
signalisée. Enfin après un accostage sans problème un bon dodo. Au réveil, nous
voyons Bonnie à quelques emplacements de nous. Retrouvailles, et chacun raconte
son option. Michel dira simplement que tout c’est bien passé. Qu’il a fallu
pousser un le moteur et que maintenant il est qualifié. Mais on voit bien que
les garçons sont fatigués. A mon avis ils en ont chié pour passer contre le
courant qui devait être de trois à quatre nœuds.
Nous prévoyons repartir de suite
vers Belfast, un Nord-est est annoncé, mais ce sera un force sept. Départ fixé
à cinq heures du matin pour être dans le bon sens du courant du « North
chanel » entre l’Ecosse et l’Irlande.
Le réveil n’a pas sonné, le vent est un peu tombé, nous partirons vers 17 heures, mais j’espère que le vent sera suffisant.
un repas bien prepare
au revoir l islande
le bout de Skye
encore un ciel
l eau ferugineuse, oui
en plein travail
fulmar
une scene du quotidien
leve de lune
un pecheur sur notre route
remorque, mais je ne sais toujours pas mettre ces images droites
Sous voile
Elle a trouve chaussure .... a son pied ?