Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
delphinéa au groenland
16 mai 2008

suite

Jersey

C’est le temps de partir pour Jersey, histoire de faire plaisir à Anne et Charles. La traversée est sans incident, la routine du quotidien s’installe à bord. Nous arrivons à Jersey, des cailloux partout, un peu de slalom et nous arrivons un peu après Bonnie qui était parti une heure avant nous, mais que nous n’avons pas franchement rattrapé. Premier contact avec l’Angleterre. Quelques uns bredouillent un peu le français, c’était pourtant la langue officielle du pays jusqu’en 1960. Visites sur l’île, nous empruntons des bus, les routes sont étroites, ça passe, mais c’est vraiment juste. Charles arrive à faire parler un chauffeur de son pays, et dans la conversation, crack, l’arrière du bus touche quelque chose dans un virage. Pas grave, on continue. Mais comme c’est curieux cette conduite à gauche, vraiment perturbant pour nous autres. Un soir Anne se met à la tambouille, des pâtes avec une sauce qu’elle vient d’inventer, un assaisonnement à base d’un tube jaune sur lequel on voit des épices rouges. La moitié du tube qu’elle a mis. C’était de l’harissa !!! Tout le monde a mangé quand même, malgré les gouttes de sueur qui commençaient à perler sur les fronts. Moi, Jean, je me suis contenté de manger du fromage !!

Et puis, un incident, ce sont des choses qui arrivent au cours des voyages, Anne et Charles décident, pour des raisons personnelles, de repartir. Nous les ramenons à Saint-Quay-Portrieux. Nous y arrivons au milieu de la nuit, le lendemain matin Patricia nous rejoint ça aide bien pour le transport de leurs affaires, nos Québécois sont repartis, nous restons jusqu’à la fin de journée pour larguer les amarres et cap sur les Scilly, 160 miles que nous atteindrons le lendemain dans l’après-midi. Nous y retrouvons Bonnie. Bon vent, bonne mer, bonne utilisation des courants. En arrivant, je remonte au dernier moment la ligne que j’avais oubliée. Et, oh surprise, un magnifique lieu jaune a voulu manger le leurre. C’est nous qui l’avons mangé en invitant Guy et Pierre. C’est juste pour vous dire sa taille.

Scilly

Alors les Scilly. Visites, personne ne parle le français ici, même à l’office du tourisme !! Les routes sont aussi étroites qu’à Jersey, et les anglais circulent toujours à gauche. Très agréable cette île de Sainte Mary. Bien plus doux et authentique que Jersey. Nous passons quand même une bonne après-midi à recaler le pilote dont les points d’attache avaient pris pas mal de jeu. Maintenant il est temps de repartir, la météo n’est pas particulièrement favorable, mais elle va le devenir. Alors cap sur Dublin que nous espérons toucher demain en début de nuit.

Irlande

Bonnie nous signale avoir vu son premier phoque. Nous avons beau scruter, rien n’apparaît à nos yeux gourmands de sensations. C’est l’heure de manger, nous sommes toujours sous la brise Elf ou Total. Un petit oiseau vient se reposer sur le pont. Son ventre est blanc, sa tête et ses ailes sont noires. On dirait une hirondelle. Mais c’est une hirondelle, enfin peut-être un martinet. En tout cas c’est celui qui a la queue plate et sans plastron brun. Mais que vient-elle faire ici, toute seule, en pleine mer, car nous sommes à plus de trente miles de la côte la plus proche. Sans doute s’est-elle perdue, mais est-ce bien possible ? Elle nous a accompagné un quart d’heure puis s’est envolée pendant que nous prenions notre repas, des pâtes à la carbonara. Eh oui, cela rappelle des souvenirs n’est-ce pas ?

Je quitte mes amis pour une petite sieste, ils sont grands, ils se débrouillent avec Delphinéa. A mon réveil une bande de dauphins, des gros, plus de deux mètres, viennent jouer autour du bateau. Certains ont le ventre blanc, d’autres plutôt jaune. Et puis Edith me raconte ce qui s’est passé pendant mon sommeil. La petite hirondelle de tout à l’heure ne s’était absolument pas envolée, mais avait trouvé refuge ailleurs. A un moment donné Edith, qui s’est allongé sur le pont arrière pour profiter du soleil, a senti quelque chose dans ses cheveux. Je vous le donne en mille, l’hirondelle. Pas farouche du tout, elle la prend dans sa main. Edith arrive à lui donner à boire en lui présentant une petite gamelle.  Je ne sais pas laquelle des deux était la plus émue, la plus heureuse. Après la séquence des dauphins, j’entends sur ma VHF « Delphinéa, Delphinéa de Bonnie ». C’est Michel qui m’appelle pour me faire part de ses rencontres en mer. Les dauphins et chose plus curieuse, l’hirondelle. Etait-ce la même ? Etait-ce une autre ? On philosophe un peu sur les plaisirs de la mer, des voyages.

A nouveau des dauphins, l            a même espèce que précédemment. Cette  fois nous ne faisons pas de photo, nous nous contentons de les admirer. L’eau glisse le long de leur corps parfaitement lisse, certains se tournent un peu sur le côté pour, nous semble-t-il, nous observer et leur œil rieur semble nous saluer. La nuit arrive, Edith et Pierre préparent le repas pendant que je bulle. Ce soir ce sera un couscous et c’est moi qui serai de vaisselle. Edith prend le premier quart, Pierre la remplace, le vent se lève en plein sur notre travers tribord, nous pouvons mettre les voiles. Oh surprise nous filons plus de six nœuds, presque sept. Attention nous ne devons pas semer Bonnie, elle n’arrivera pas à suivre. Nous roulons donc un quart du génois. La nuit se passe doucement, nous devons changer de route et remonter plus au vent, nous sommes alors au près serré. Le quart du petit jour est pour moi, je remplace Pierre. Une nouvelle bande de dauphins vient nous dire bonjour et nous souhaiter bonne mer. Ce sont des petits cette fois-ci. Ils ne restent pas longtemps, juste un petit coucou et ils sont repartis.

Le près est de plus en plus serré, Delphinéa commence à refuser, nous affalons les voiles. Le vent forcit, la mer grossit, le courant est défavorable, nous filons 1 à 2 nœuds avec Babar à 1700 tours. La météo que nous avions prévue devenir favorable ne l’est jamais devenue. Un caprice de plus de cette grande dame. La mer est hachée, les vagues sont ultra courtes, oh certes pas bien hautes, mais très abruptes et croisées dans tous les sens. La Méditerranée est un régal de navigation à côté de cela. Du coup après une longue conversation par VHF avec Michel, nous décidons de piquer sur Arklow, à trente miles au Sud de Dublin. Entrée de port assez épique, le rouge fonctionne, mais pas le vert !!! C’est la nuit, Pierre est à la barre, nous pénétrons dans un « couloir » noir entre deux hautes digues noires et arquées à droite ne nous laissant rien voir bien loin devant. La marée nous pousse, elle est basse et montante. La sonde donne deux mètres cinquante, il fait être bien sûr que nous sommes au bon endroit !!! Rien ne nous le laisse supposer, quand soudain, à la lumière du projecteur, nous voyons écrit sur la digue à notre tribord : MARINA en rouge avec une belle flèche dans le sens où nous allons. Soulagement. J’ai bien fait d’insister, car Pierre ne voulait pas entrer là. Amarrage à couple d’une bassine à Béquet. Le reste de la nuit nous écrasons notre oreiller tant attendu. Premier contact avec l’Irlande, sous le soleil éclatant, et le vent défavorable. Rencontre dans la matinée avec Miranda et John, un couple d’Anglais marin, parlant parfaitement le Français, qui descendent vers le Sud de l’Irlande. Nous sympathisons tant et si bien que nous nous retrouvons le soir à bord de Delphinéa pour partager un petit repas, saucisses de Morteau arrosées de Maranges 2.000, et surtout pour parler de tout, refaire le monde, parler de projets. Il n’est pas impossible que nous nous retrouvions aux Féroés, ils y seront fin juillet, normalement nous devrions être déjà en Islande à cette époque, mais sait-on jamais. A l’instant nous sommes le matin du jeudi 15 mai et nous attendons Guy, parti chercher une auto de location. Nous envisageons de rester 3 jours et sillonner un peu le pays.

Mon dieu que les routes sont étroites, mon dieu que c’est curieux cette circulation à gauche !! Enfin nous faisons avec, comme on dit. Visite bien agréable de la campagne Irlandaise. Bien vert, plein d’ajoncs jaunes dorés pour illuminer le paysage, des murs de pierres sèches pour faire ressortir tous les mariages de couleur et le ciel d’un bleu sans tache, eh oui. Dans les prés beaucoup de moutons, parfois quelques vaches. Nous n’avons pas vu, au moins pas encore, une seule culture. Des ruisseaux, ils appellent cela des « river » ici, courant entre les cailloux, bordés toujours de ces ajoncs au jaune flashant. Nous visitons quelques vieilles pierres du comté de Wicklow comme l’abbaye de Baltinglass. Sinistre, froid, non glacial même avec ces tombes ornées de croix gaéliques, mais respectable.

DSC02882__R_solution_de_l__cran_P1010229__R_solution_de_l__cran_P1010241__R_solution_de_l__cran_P1010264__R_solution_de_l__cran_P1010303__R_solution_de_l__cran_P1010307__R_solution_de_l__cran_P1010335__R_solution_de_l__cran_P1010353__R_solution_de_l__cran_P1010506__R_solution_de_l__cran_P1010512__R_solution_de_l__cran_P1010609__R_solution_de_l__cran_P1010618__R_solution_de_l__cran_P1010638__R_solution_de_l__cran_DSC03080__R_solution_de_l__cran_P1010706__R_solution_de_l__cran_P1010750__R_solution_de_l__cran_DSC03130__R_solution_de_l__cran_P1010787__R_solution_de_l__cran_DSC03134__R_solution_de_l__cran_P1010853__R_solution_de_l__cran_P1010884__R_solution_de_l__cran_P1010914__R_solution_de_l__cran_P1010926__R_solution_de_l__cran_P1010935__R_solution_de_l__cran_P1010952__R_solution_de_l__cran_

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Hello la Joyeuse Equipée ! Je vois que tout se passe bien pour vous ! Vous avez bien raison d'en profiter ! Limite je serais jaloux d'être resté à terre ! Heureusement que je "cotoie" l'eau de temps à autre (pas celle que nous avons prise sur la tête pendant 2 semaines, mais celle sur laquelle on glisse !!!). Enfin, rien à voir quand même ! Quoi qu'il en soit, une experte de la conduite à gauche pourrait vous conseiller... Une certaine Isabelle est l'experte qu'il vous faut si vous prolongez vos séjours à terre... Je l'ai vue à l'oeuvre !<br /> Bon vent !!! <br /> Charles<br /> PS : Au fait, elle est devenue quoi l'hirondelle ?
J
Salut PIERRE et tout l'équipage<br /> Nous suivons votre périple sur internet et sommes ravis de vous savoir en pleine forme et remontés à bloc pour affronter les caprices de l'océan à l'image de la météo qui sévit en Bretagne. Encore quelques mois de patience pour nous les terriens avant de partager le pot du retour sur le plancher des vaches<br /> Kenavo et bon vent; quant à nous , nous allons nous contenter d'une croisière sur la Seine le W.E du 8 juin.<br /> Tchao MONIQUE et JEAN CLAUDE
L
je ne pensais pas du tout que vous ecriviez un bouquin j'étais passé boire une bolée chez mes amis et je suis encore là.merci pour les messages de mon année de plus;continuez bien votre aventure;je pense bien à toi ma soeur et à +
delphinéa au groenland
Publicité
Publicité