Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
delphinéa au groenland
20 juin 2008

ECOSSE SUITE

Port Ellen

En arrivant sur cette île, Bonnie avait quelques problèmes avec son moteur. Le rendez-vous est pris avec le mécanicien local pour jeudi matin à neuf heures. Mais à neuf heures personne, rappel, je viens demain. Samedi toujours personne. Guy arrive à obtenir un rendez-vous pour dimanche. Nous sommes lundi, toujours personne. Cool ces écossais. Ils ne sont pas sans ressembler à nos Méditerranéens. Oui, oui je vais venir. Ils oublient juste de préciser le fond de leur pensée : peut-être un jour. Finalement, nous décidons de partir vers un port où un chantier est implanté.

Petite Edith en sautant pour descendre du bateau pousse un cri à déchirer les tripes d’un mort. Elle se tient le bras. Surprenant de se faire mal au bras en sautant, j’aurais plutôt pensé à une cheville, mais non ce fût le bras. On ne sait pas trop ce que c’est, sans doute un claquage ou luxation. Pommade.

Le moteur de Bonnie semble tourner correctement, nous préparons malgré tout une remorque pour être prêt au cas où. Puis une rencontre hors du commun. Au loin, droit devant, nous apercevons une grosse bête dans l’eau. Chacun y va de son pronostique : un dauphin, un globicéphale, une baleine. C’est la baleine qui finalement emporte le maximum de voix. Eh bien non. Nous arrivons dessus à toute petite vitesse, la bête ne se sauve pas, nous sommes limite à devoir manœuvrer pour l’éviter. Mais c’est un requin, un requin pèlerin, au moins dix mètres le bougre. Curieux qu’il est. Il vient le long du bateau pour voir de plus prêt qui sont ces importuns. Le long de la coque qu’il était. Puis il décide, très lentement à aller voir Bonnie. Nous apercevons Guy faire des photos, elles seront sans doute bien meilleures que les miennes.

Ardfern

Nous entendons sur notre VHF : « Delphinéa, Delphinéa de Bonnie ». Michel nous explique que son moteur fait encore des siennes. La remorque est prête, nous l’attendons, ça y est, nous le tirons. Arrivés au port d’Ardfen, nous le larguons, Il peut faire sa manœuvre tout seul. Maintenant il va falloir faire un diagnostic et prendre une décision pour la suite du voyage.

J’ai reçu quelques critiques sur le baratin précédant. Des « admirateurs de Pierre » ont dit que l’arrivée et le mouillage à l’île de Man n’ont pas été tout à son honneur. Alors je me dois de préciser. D’abord, je n’ai cité cette anecdote que parce qu’elle est truculente. Et puis, un peu avant, je n’avais pas cité le fait que, sans Pierre, nous aurions échoué dans un élevage de poissons. En effet Pierre était à la barre et moi à la table à carte, en train de donner la route à suivre :

+ 10° sur tribord

T’es sûr ? C’est pas possible.

Si, si j’te dis, sur ma carte il y a une bouée jaune délimitant une ferme aquacole, nous pouvons aller dessus.

Mais si on fait + 10 comme tu dis, nous la prendrons largement sur notre bâbord !!

Mais non, je vois où on est sur la carte, dis-je sans mettre le nez dehors.

Tant et si bien que je suis monté sur l’insistance de Pierre et effectivement nous allions droit dans la ferme. La bouée était belle et bien sur le bâbord et il a fallu la contourner. Comme quoi, une équipe est faite de compétences complémentaires.

Alors Sylvain, t’es content maintenant ?

Mais la môme Edith a toujours mal à son bras, les pommades n’y ont rien fait. Alors nous allons chercher un toubib. Ca va être dur à expliquer avec mon anglais de cuisine.

Depuis Islay, on prononce « aillela » et ce doit être là où habite les Tamalous, nous avons pris l’habitude de faire du stop. Ici on dit « take, ou have, a lift ». Ca marche super bien. Sur les petites routes, dès qu’une voiture passe elle s’arrête. Le seul problème est de se trouver sur une route où il passe des voitures. Nous avions eu pour idée, sur Islay, de prendre une toute petite route pour traverser l’île, mais le pb c’est qu’il n’y passe personne. Nous avions bien dû faire une dizaine de kilomètres à pieds. Donc nous partons en stop pour Oban, visites, rien d’extraordinaire, mais sympa.

Ile de Mull

Bonnie, pas prête, Bonnie merde avec son moteur, la panne est enfin identifiée, un injecteur est HS., mais pas d’injecteur disponible sur place. La pièce n’arrivera que dans cinq jours. Alors nous décidons, tous ensemble, de laisser Bonnie avec Michel et Guy dans leur triste sort et de partir faire du tourisme pendant qu’ils attendent leurs pièces. Nous nous retrouverons sur la route. Nous avons plus d’un mois de retard sur notre programme, alors nous décidons de forcer l’allure jusqu’à Stornoway au Nord Ouest de l’Ecosse, pour filer directement sur les Féroé, et faire du tourisme en Ecosse au retour. Mais il faut attendre Michel. Nous sommes actuellement à Tobermory sur l’île de Mull, petit mouillage sympa dans une baie bordée de maisons multicolores. Du stop encore pour faire le tour de l’île, ça marche, tous sont d’une très grande gentillesse. Même que nous avons été pris par une dame d’un certain âge. Nous avions bien remarqué, à sa manière de parler qu’il s’agissait d’une personne de classe, eh bien tenez-vous bien c’était la châtelaine habitant le château que nous allions visiter !!! Aujourd’hui les châtelains ne sont plus ce qu’ils étaient. Son fils a repris l’exploitation du château, c'est-à-dire B&B, élevage de moutons et vaches des Highlands, celles qui ont les longs poils, mais aussi cultures potagères pour le « coffee shop ».

Une autre fois nous tombons sur un couple d’Anglais en camping car, nous prend pour deux trois kilomètres vers le château de Duart. Eux aussi voulaient visiter ce château. Nous avons été un peu plus lents qu’eux, eh bien ils nous attendaient à la sortie dans leur véhicule. Ils nous proposent de nous emmener avec eux au bout de l’île plutôt que de retourner de suite au bateau. Il est bien évident que nous acceptons, même qu’ils nous ont ramené jusqu’au bateau. Jamais je n’ai vu cela. Il a fallu que j’attende d’avoir 65 ans pour constater que le stop ça marche.

Petit Pierre en a marre d’attendre. Oui attendre, attendre, attendre. Depuis que nous sommes en Ecosse, nous ne faisons pratiquement que cela. D’abord ce fût la météo à Bowmore, puis Bonnie avec ses problèmes de moteur à Port Ellen, à Ardfern puis à Tobermory où elle a fini par nous rejoindre. Maintenant c’est la météo qui n’est plus favorable. Alors on attend et Pierre en a assez. Je le comprends, mais je le regrette aussi. Tant et si bien qu’il décide de nous quitter et de rentrer voir sa petite Patricia qui commence à lui manquer sérieusement. Je ne sais pas s’il a pris la bonne décision, car aujourd’hui lundi 16 juin, il est monté dans un bus, et nous sommes partis une heure après vers Stornoway. Je ne suis pas sûr de la météo, mais nous prenons le risque. Actuellement en mer, Edith et moi sommes seuls à bord, cela ne nous gène pas bien sûr, mais il est quand même vrai que petit Pierre nous manque un peu.

Stornoway

Une heure après que Pierre ait pris son bus, nous larguons les amarres, direction Stornoway. La mer est plate, le ciel est bleu, le soleil nous chauffe, le vent est nul, mais Babar est là. Deux heures après, un léger Sud-Ouest se lève, s’était prévu, il nous accompagnera jusqu’au bout. Edith fait le pain pendant la navigation, c’est super. Le vent forcit, deux ris dans la grand voile. Eole ne s’est pas moqué de nous force six à sept. Mais il ne fallait pas traîner, car la fameuse dépression scotchée au Sud de l’Islande devenait venir nous titiller au Nord des Hébrides. Le navtex nous annonçait sans cesse des avis de coup de vent sur toutes les zones autour de nous, force huit forcissant 9. Le ciel s’assombrit, le plafond est bas, il se met à pleuvoir, le vent forcit sérieusement, nous commençons à comprendre ce qu’est vraiment le temps écossais. L’île Lewis nous apparaît à la nuit tombante, vers 23 heures, la tête dans les nuages, les rochers noirs, c’est sinistre, c’est comme cela que tous se représentent l’Ecosse. Mais nous nous savons que l’Ecosse est belle, que le soleil y brille souvent. En trois semaines d’Ecosse, nous avons eu 2 jours de mauvais temps !!! Personne ne veut nous croire, mais c’est pourtant la réalité. Enfin nous sommes arrivés à temps. Cent sept miles en dix huit heures, pas mal non !! Après une nuit, où ce qu’il en reste, de repos, la tempête est sur nous, mais nous sommes à l’abri. Je pense que maintenant nous en avons pour plusieurs jours, voire une semaine à attendre la bonne volonté des dieux de la mer pour continuer notre voyage.

Edith donne un petit coup de fil à Patricia pour avoir des nouvelles de Pierre, car son voyage de retour était quand même un peu compliqué : bus de Tobermory à Craignure, ferry vers Oban, bus vers Glasgow, avion pour Beauvais (ce n’est pas une faute de frappe), bus pour Paris, métro pour aller passer la nuit chez des amis, puis train jusqu’à Lorient. Tout ne s’est pas passé comme prévu. Le bus pour Glasgow l’a déposé au mauvais aéroport. Le temps de comprendre et de prendre un autre bus ou taxi, je ne sais pas, Pierre a raté son avion de 5 minutes. Arrivé à Beauvais le lendemain, il tombe sur une folle journée de grève due, si j’ai bien compris, à une protestation nationale contre l’augmentation du prix de l’essence, ses amis qui devaient le recevoir ne sont pas joignables, car au travail. Enfin il est quand même arrivé dans les bras de Patricia.

Pendant ce temps nous autres avons été nous promener dans Stornoway, petite ville sympa, rien de grandiose. Une activité qui tourne autour de la pêche, les touristes sont rares, ici rien n’est fait pour les recevoir. Tout le monde est surpris de voir des étrangers. Au retour, Michel et Edith vont voir un pêcheur qui commençait à triller son poisson. A l’arrière de son bateau les phoques et les goélands se jettent sur les déchets balancés à la mer.

-          Non, non on ne vend rien.

Edith fait la moue avec un beau sourire.

-          Un tout petit peu, juste pour nous, on arrive de France.

Tant et si bien que le pêcheur nous file quelques poignées de langoustines encore vivantes.

-          How much ? demande Michel qui parle couramment l’anglais.

-          Nothing, nothing.

Personne n’en croit ses oreilles. Le soir on s’est régalé, sauf Guy qui était parti faire ses photos. Nous lui avons quand même laissé sa part qu’il mangera à son retour, mais tout seul.

DSC03682__R_solution_de_l__cran_

une rencontre

DSC03698__R_solution_de_l__cran_

un repos bien m

erite

DSC03735__R_solution_de_l__cran_DSC03763__R_solution_de_l__cran_

la station service du coin

DSC03920__R_solution_de_l__cran_DSC03951__R_solution_de_l__cran_

explication de pierre avant son depart

DSC03960__R_solution_de_l__cran_

un nouveau copain d edith

P1020281__R_solution_de_l__cran_

en pleine action

P1020305__R_solution_de_l__cran_

la vie sauvage et naturelle

P1020333__R_solution_de_l__cran_

nous avons peche une bonnite

P1020353__R_solution_de_l__cran_

P1020435__R_solution_de_l__cran_

P1020479__R_solution_de_l__cran_

dur pour trouver la route

P1020496__R_solution_de_l__cran_

tres british

P1020517__R_solution_de_l__cran_P1020571__R_solution_de_l__cran_

le chateau de la chatelaine

P1020643__R_solution_de_l__cran_

Tobermory plein de couleursP1020695__R_solution_de_l__cran_

un phoque reclamant sa pitance au pres des pecheurs

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Hooo papy quelle chance tu as !!! Tu m'y emmèneras un jour ??
C
quelle prose! c'est sympa tes commentaires et les photos sont belles<br /> bises à vous tous
delphinéa au groenland
Publicité
Publicité